La banette : un patrimoine végétal de Provence oublié
Le vendredi 8 septembre, sur les coups de 18 heures, nous nous sommes retrouvés en haut de Pierrouret au Jardin gastronomique de Jean-Pierre pour assister à la présentation de la banette. Ce fut l’occasion de redécouvrir – pour certaines et certains de découvrir – le jardin gastronomique qui fait saliver quelques chefs des bonnes maisons luberonnaises. Nous étions donc une grosse dizaine à découvrir cette espèce de haricot venue d’ailleurs il y a longtemps et qui s’était épanouie sous le climat provençal pendant plusieurs siècles avant de tomber dans l’oubli.
Cette légumineuse (les botanistes disent Fabacée) est de forme très allongée, plutôt mince et contient une dizaine de petits haricots blanc crème qui présentent une particularité : une importante tâche noire qui évoque sans équivoque des lettres de l’alphabet. L’auteur de ces lignes s’est vu gratifié d’un Q majuscule de la plus belle écriture ! Sa voisine put lire tout aussi clairement un «a» minuscule en retournant la graine à la fine saveur gustative. La visite se poursuivit dans la partie de sa parcelle que JP est en train de «restaurer». Comme tout bon patrimoine, ça s’entretient. Dans ce cas, il s’agit en combinant plusieurs cultures d’espèces différentes de faire revivre un biotope capable d’apporter naturellement des nutriments indispensables à la vie du sol. Les banettes y participent, car comme toutes les autres légumineuses, elles apportent de l’azote au sol grâce à une association positive avec une bactérie dans leurs racines.
En conclusion, la récolte et la vente étant déjà passées – le réchauffement climatique accélère les phases de culture –, nous ne pûmes remporter chacun notre sac de banettes. Un apéro bio suffit à notre bonheur. La banette, ce sera pour l’année prochaine. Auparavant, au printemps prochain, nous nous retrouverons au Jardin gastronomique autour de la tomate. On en salive déjà.