Samedi 25 mai, M. André D’Anna, directeur de recherche au CNRS à la retraite, a pu faire bénéficier de ses connaissances plus de cinquante personnes rassemblées par l’association sur les hauteurs du plateau des Lauzières. Lors de quatre arrêts, dont deux sur le site même des fouilles, il a pu retracer la découverte de cet habitat perché, une sorte de pré oppidum – établissement humain stable fortifié sur une hauteur – qui surplombe l’ouverture/débouché de la combe de Lourmarin sur son côté oriental. Le site s’étend sur plusieurs milliers de m2 et a été fouillé sur un peu plus de 800 m2. Cet établissement remonte au Néolithique final – vers 2 700-2 000 avant notre ère. Pourtant, il n’est vraiment connu que récemment, n’ayant été déclaré qu’en 1965 à la mairie de Lourmarin par des archéologues et érudits de Cucuron, en particulier R. Coutel. Il faudra attendre 1976 pour qu’une mission archéologique soit organisée sous la forme de six campagnes consécutives d’un mois chacune qui permettront aux archéologues sous la direction de R. Coutel, J. Courtin et A. D’Anna de récolter de nombreux témoignages de vie collective (objets en os d’animaux, vases et récipients) le long et autour des murs de 50 cm construits par les Luberonais préhistoriques.
Il y a également été retrouvé un squelette dans un tombeau aménagé de dalles de pierre qui était accompagné de plusieurs objets pour son dernier voyage, dont des vases richement décorés. M. D’Anna a également raconté comment à la suite d’un grave incendie qui avait touché le Luberon dans les années 1970, le site avait été partiellement rasé par les tractopelles de l’Office national des forêts lorsqu’ils ont ouvert des voies pour dégager la végétation et assurer la repousse de nouvelles espèces (d’où les nombreux amoncellement de pierres retrouvés sur les lieux). Il a pu désigner l’endroit où les archéologues ont le plus travaillé : un large espace où la pierre a été arasée. Durant l’heure et demie de visite à travers amoncellement pierreux et massifs de cistes, M. D’Anna a répondu avec patience, humour et modestie à toutes nos questions. Qu’il en soit ici remercié au nom de tous les participants.
La visite s’est faite sous un climat clément un peu nuageux qui n’a pas épuisé les valeureux marcheurs les plus anciens et s’est achevée au bout de deux heures dans la cour de la bastide des Lauzières où des rafraîchissements furent servis aux visiteurs et au conférencier et à son épouse.
Un après-midi de plaisir et de connaissances partagés. Nous espérons pouvoir recommencer à l’avenir. Pourquoi pas l’année prochaine ?